lundi 29 janvier 2007

La construction sociale de la réalité

L'ouvrage de Peter Berger et Thomas Luckmann la construction sociale de la réalité vient d'être réédité. C'est l'occasion pour moi de vous conseiller ce classique.


La notion de "construction sociale de la réalité" est aujourd'hui mise à toutes les sauces. Il est donc profitable de lire Berger et Luckmann pour comprendre précisément ce qu'elle signifie (et ce qu'elle ne signifie pas). L'ouvrage est d'abord un traité de sociologie de la connaissance. Les auteurs expliquent en quoi les connaissances (et notamment les connaissances pratiques, les savoir-faire) que nous utilisons dans notre vie quotidienne sont "sociaux", c'est à dire comment ils sont construits, appris, partagés.

Ainsi, à partir d'un questionnement relevant de la sociologie de la connaissance, "la construction sociale de la réalité" constitue l'une des tentatives les plus systématiques et précises de décrire la production de la société par les individus (l'institutionnalisation décrite dans "la société comme réalité objective") et la production des individus par la société (la socialisation décrite dans "la société comme réalité subjective"). Il vous permettra de comprendre nombre de sociologues contemporains qui y font référence sans le dire ou même sans éprouver le besoin de le dire, tant l'ouvrage constitue une sorte de socle commun de la pensée sociologique. Il fait donc partie des ouvrages qu'un étudiant devrait, à mon avis, avoir lu avant la fin de sa licence.

La lecture n'en est pas toujours facile, mais elle est facilitée par la multitude d'exemples - souvent drôles ou ironiques - que les auteurs utilisent. Mais si le texte vous rebute, vous pourrez lire les deux très courts textes de Schütz, dont B. et L. s'inspirèrent largement, rassemblés dans le petit ouvrage L'étranger. Nombre des raisonnements développés par B. et L. sont inspirés de l'oeuvre de Schütz et y sont présentés de façon plus "intuitive", quoi que moins développée.

Berger Peter et Luckmann Thomas, La construction sociale de la réalité, Armand Colin, collection Individu et Société, 2006, 357 pages

Mollat

La libraire Mollat programme au mois de février deux conférences qui pourraient vous intéresser:
- le vendredi 2 février (ce vendredi) à 18h00, Serge Paugam et François Dubet présenteront Repenser la solidarité un volumineux ouvrage collectif dirigé par Serge Paugam, fort riche mais trop cher (près de 50 €: empruntez le à la bibliothèque). Je n'ai eu le temps que de la feuilleter, mais on y trouve nombre de textes qui m'ont eu l'air intéressant.
- le jeudi 22 février, Georges Felouzis, Françoise Liot et Joëlle Perroton présenteront l'ouvrage l'apartheid scolaire. Voila un autre ouvrage que je n'ai pas lu mais dont on m'a dit du bien.

A noter que la librairie Mollat propose d'écouter en ligne les conférences qui s'y sont déroulées (peut-être pas toutes, je ne sais pas). Vous pourrez par exemple, en cherchant un peu, retrouver la présentation par De Singly de son dernier ouvrage les adonaissants.

dimanche 28 janvier 2007

Parité

Ceux qui ont été intéressé par le premier thème de débat (la parité) en conférence de méthode pourront prolonger leurs réflexions en écoutant la dernière série des "chemins de la connaissance" (voir colonne de droite) qui portait sur "les femmes en politique". Le troisième entretien, avec Elisabeth Guigou aborde les mêmes questions que le dossier que nous avons travaillé ensemble. Pour le reste, je n'ai pas écouté...

vendredi 26 janvier 2007

Sciences Humaines

La revue Sciences Humaines est en ligne.
Bien qu'une grande proportion des articles soient payants, le site permet de rechercher ceux qui contiennent un mot de votre choix. Cela vous permet donc de connaître rapidement les numéros qui pourront vous être utile et d'aller les chercher à la bibliothèque ou de les lire en salle des tuteurs. Ou de les payer...

mercredi 24 janvier 2007

Comment présenter sa bibliographie

Dans nombre de travaux, nous vous demandons de réaliser une bibliographie. Voilà quelques rappels.

D'abord, une bibliographie doit être homogène et pratique. Il existe plusieurs standards utilisables, mais le plus important est de ne pas les mélanger. Présentez toutes vos références de la même façon. On pardonnera plus facilement à celui qui présente une bibliographie un peu originale, si elle reste uniforme et compréhensible, qu'à celui qui mélange allégrement les standards français et les standards anglo-saxons.

I- Les bases

pour un livre:

Si l'on veut être précis, on mentionne généralement toutes ces informations:
Nom, Prénom-de-l'auteur, Titre-de-l'ouvrage; sous-titre-s'il-existe, Ville: maison-d'édition, collection, année, nombre-de-pages
Goffman, Erving, Stigmate; les usages sociaux des handicaps, Paris: les éditions de minuit, le sens commun, 1975, 175p
Néanmoins, la plupart du temps, personne ne vous en voudra de vous contenter de:
Goffman, Erving, Stigmate, Les éditions de minuit, 1975
Là encore, il vaut mieux présenter de façon uniforme mais un peu succincte que de donner une fois sur deux la collection, une fois sur trois la maison d'édition, une fois de temps en temps le nombre de pages...

pour un article:

on mentionnera:
Nom, Prénom, "titre-de-l'article", in nom-de-la-revue, volume-tome-numéro (cela dépend des revues), année, pages
Chantraine, Gilles, "La prison post-disciplinaire", in déviance et société, vol. 30, No 3, 2006, pp 273-288
Dans le cas de la citation d'un article, il vaut mieux ne rien oublier.

II- Variantes

L'usage qui tend à s'imposer consiste à citer la date juste après le nom de l'auteur:
Goffman E., 1975, Stigmate, Les éditions de minuit
Chantraine G., 2006, "La prison post-disciplinaire", in déviance et société, vol. 30, No 3, pp 273-288
Vous notez au passage que j'ai mis le prénom en abrégé. Dans ce cas, il s'agit du standard anglo-saxon. L'important est, au risque de me répéter, de ne pas mélanger dans une même bibliographie les deux standards.
La mise en avant de l'année a un avantage: elle permet, dans le corps de votre exposé ou travail de recherche de citer de façon raccourcie un document dont les références complètes sont données dans votre bibliographie:
Goffman E., 1975
Le lecteur devra alors consulter votre bibliographie pour découvrir que l'ouvrage écrit en 1975 par Goffman est Stigmate.
Un problème peut se poser si un auteur a écrit plusieurs textes la même année.
Dans ce cas, il faudra mettre un code dans la bibliographie sous forme de numéro ou de lettres:
Bourdieu, Pierre, 1994 (1), Questions de sociologie, Minuit
Bourdieu, Pierre, 1994 (2), Raisons pratiques, Seuil
Ainsi, si l'on veut citer Questions de sociologie, on écrira:
Bourdieu, Pierre, 1994 (1)
Mais si l'on veut citer Raisons pratiques, on notera:
Bourdieu, Pierre, 1994 (2)

III- Quelques cas particuliers

alii n'est pas le nom d'un sociologue très productif! C'est une abrévation qui est utilisée pour éviter que certaines références ne deviennent trop longues. Elle est utilisée lorsqu'un ouvrage est l'oeuvre de plus de trois auteurs:
Boudon R. et alii, Dictionnaire de sociologie, Larousse, références, 2003
Souvent, des ouvrages mobilisant de nombreux chercheurs auront nécessité qu'un ou deux "dirigent" les autres afin que l'ouvrage ne ressemble pas à un amas de textes incohérents, dans ce cas, ce sont ces auteurs qui sont mentionnés:
Mucchielli Laurent et Philippe Robert (sous la direction de), Crime et sécurité, l'état des savoirs, éditions la découverte, 2002
Ce qui est souvent résumé:
Mucchielli et Robert (dir.), Crime et sécurité, l'état des savoirs, éditions la découverte, 2002
Avec ça, vous devriez faire des bibliographies correctes.
N'oubliez pas: l'important est d'abord et avant tout que votre bibliographie soit uniforme et lisible.

lundi 22 janvier 2007

Du bon usage de la bibliothèque

Il vous est possible depuis n'importe quel poste internet de consulter Babord, le catalogue de la bibliothèque de Bordeaux.
Vous pouvez ainsi, depuis chez vous, savoir si un ouvrage est à la bibliothèque, s'il a été emprunté, quand il doit être rendu... cela permet souvent de gagner du temps.

De plus, si vous connaissez votre numéro de bibliothèque et votre identifiant INE, vous pouvez consulter votre compte lecteur (et savoir par exemple si vous n'avez pas oublié un livre dans un coin de votre bibliothèque qui pourrait vous causer un blocage de carte)


Par ailleurs, je vous encourage à créer un compte à l'université.
Vous disposerez d'un mail, mais également de la possibilité de consulter depuis chez vous un certain nombre de bases de données accessibles à la bibliothèque: des catalogues (tels sociological abstract) mais également l'encyclopaedia universalis ou bientôt CAIRN, qui donne accès en ligne à des articles de revues.

samedi 20 janvier 2007

Maintenance

De nouveaux blogs ont été recensés.
La rubrique trousse à outils recense des sites qui vous permettront d'améliorer votre français. Le site Lexilogos permet d'interroger de nombreux dictionnaires, qu'ils soient unilingues ou bilingues.

mardi 16 janvier 2007

Ethnographie du monde populaire

J'ai été finalement assez déçu par la série "Eloge de la nudité", souvent restée trop philosophique (voir, trop n'importe quoi à certains moments), les voies qui me semblaient les plus prometteuses n'ont pas été empruntées... Mais les chemins de la connaissance vont probablement se rattraper puisque la série de cette semaine est construite autour d'une sociologue/anthropologue française, Florence Weber. Je vous recommande tout particulièrement ces émissions. Même si le premier numéro est un peu lent à démarrer, plus ça avance, plus c'est intéressant.
Edit: de fait, les derniers numéros sont passionnants et reviennent sur de nombreux éléments abordés au cours du premier semestre.

vendredi 12 janvier 2007

Exotique contemporain

La première réaction est sans doute de rire, mais il y a beaucoup à apprendre en écoutant Marie de Tilly (même quand on est un plouc de province qui dit "bon appétit" au début du repas). Voila qui pourra d'ailleurs servir au second semestre, quand nous traiterons de "la stratification sociale". Pour ce qui est des autres émissions de cette série, je n'en sais rien, je ne les ai pas écoutées (mais si quelqu'un l'a fait, il peut nous laisser son avis)
Les pieds sur terre est une émission qui vous invite à découvrir des mondes sociaux sans avoir à supporter de commentaire. C'est souvent l'occasion d'un petit voyage passionnant.

jeudi 11 janvier 2007

Eloge de la nudité

Je n'ai pas tout écouté, mais "les chemins de la connaissance" produisent une série appelée Eloge de la nudité. La question de la nudité, abordée à travers le temps et l'espace, invite à traiter de la socialisation du corps, de la question du genre, etc. Cela pourrait donc vouc permettre de retrouver des thèmes que nous avons abordé au cours de ce semestre. La plupart des "épisodes" de cette série tiennent cependant plus de la philosophie ou de l'histoire des idées que de la sociologie ou de l'anthropologie.

Bonne écoute

NB: d'après ce que je viens de comprendre, les émissions de france culture sont en ligne pendant un mois. Vous pouvez donc attendre la fin des examens pour écouter tout ça.

samedi 6 janvier 2007

Le bien commun

Il me semble que nous avons travaillé ce semestre sur un texte d'Irène Théry (mais j'ai un doute). En tout cas, celle-ci, spécialiste du droit de la famille, est ce matin l'invitée du "Bien commun" dans une émission sur la place des "tiers" au couple parental vis-à-vis de l'enfant. Le bien commun est une émission extrèmement intéressante qui porte sur le droit et dont je vous conseille l'écoute régulière.

mardi 2 janvier 2007

Sur les ondes

Bonjour à tous

Nous avions discuté d'un texte de Pascal Blanchard "les pièges de la mémoire coloniale". Il fut l'invité aujourd'hui l'invité de Sylvain Bourmeau, vous pouvez donc l'écouter en ligne, pendant quelques temps. EDIT: dans le même état d'esprit, la revue Vacarme propose en ligne (gratuit) un entretien entre Toni Morrison et Pierre Bourdieu. La revue Vacarme tente de concilier sociologie de qualité universitaire et engagement critique.

Vous pouvez également écouter, entre deux révisions, la passionnante série autour de Marc Ferro, invité de "A voix nue". Marc Ferro est un spécialiste de l'URSS et du colonialisme. Formé par l'école des annales, sa pratique de l'histoire est proche de la sociologie. Je ne sais pas pendant combien de temps cela sera encore en ligne.

Tant que nous en sommes aux historiens, vous pouvez écouter Dominique Kalifa pour quelques jours encore dans les archives de Concordance des temps, il nous parle des commissaires de police. Kalifa est un historien spécialisé dans l'histoire du crime (au 19ème siècle).

Mais n'oubliez pas vos révisions pour autant!

Bon courage à tous

Bonne année